vendredi 31 juillet 2009

Les produits issus de l'agriculture biologique ne seraient pas meilleurs pour la santé

L’matin, j’aime bin écouter l’poste pendant que j’prends mon casse-croûte.
V’la ty pas qu’jentends sur Europe1 une nouvelle qui nous change un peu de la grippe A.
Entre-nous, vous croyez pas qu’ils en font un peu beaucoup sur cette affaire. Elle a pas l’air bin méchante cette grippe. Rin à voir avec la grippe espagnole…
Enfin ça fait travailler les fabricants de vaccins et py ceux qui font des masques. N’empêche que si ça sert pas, c’est quand même nous qui auront payé.
Souvenez vous de la vache folle. Devais y avoir des dizaines de milliers de morts en France et des millions en Angleterre. Rin de tout çà ! N’empêche qu’ils ont tué des millions de vaches qu’étaient pas folles du tout. Pov bêtes !

Bon, encore une fois je m’égare.
Donc j’entends dans le poste que : « Selon une étude britannique, les produits issus de l'agriculture biologique ne seraient pas meilleurs pour la santé ». C’est pas fait par des idiots. Des vrais savants de la « London School of Hygiene & Tropical Medicine » (J’ai tout noté avec mon crayon pour par me tromper quand que j’vous en causerai). Y zon éxaminé 162 études scientifiques publiées sur le sujet au cours des 50 dernières année et ils disent : « il n'y a actuellement aucun élément en faveur du choix de produits bio plutôt que d'aliments produits de manière conventionnelle ».

Alors çà, çà m’a bin fait rire.

J’ai un grand jardin derrière la maison. J’y fais des légumes d’abord pour moi et py, quand il en reste, j’en vends au marché du samedi. Que je mette douze pieds de courgettes au lieu d’en mettre six, c’est la même chose, et comme ça, je me fais un peu d’argent de poche.
Alors les belles dames de Chateauroux viennent me voir et demandent « sonce des légumes bio ? ». Elles m’agacent. Je leur dit que je sais pas si c’est bio ou aute chose, mais que je les cultive moi-même, ce que tout le monde y peu pas dire ( je cite personne). Alors elle fond leur bec et elles vont aux revendeurs de bio, que je sais ben qu’ils sont pas plus bio que moi j’suis archevêque.

Je racontais ça au Lucien l’autre jour et y m’a dit : « t’as qu’a mettre une affiche produit bio, c’est pas contrôlé. Ce que tu peux pas mettre c’est AB parce que c’est une marque. De toute façon ils n’ont aucune obligation de qualité, juste une obligation de moyen, c'est-à-dire pas employer ceci ou cela. Sauf que si le voisin c’est un malade des produits chimiques, leurs légumes ils sont moins sains et sûrement moins bons que les tiens ».
J’ai dit : « pas question de céder à leurs modes qui sont juste destinés à vendre plus cher. Je cultive comme j’ai vu faire mon père et je changerai pas. Pour les produits, un coup de bouillie bordelaise et c’est tout. Vient ce qui vient ».

J’ai raconté çà hier au Jean-Pierre (c’est mon gendre le professeur). Il a éclaté de rire : « Tu débarque Jean, on le sait depuis longtemps tout çà mais c’est bien que ce soit confirmé ». Et puis il m’a apporté un journal qui s’appelle « Sciences et pseudo-sciences ». C’est le N° 283 « Alimentation et santé : mythes peurs et réalités ». On peut même l’acheter sur Internet qu’y m’a dit. Ca aussi c’est des scientifiques, rien que du beau monde, des professeurs, des chercheurs, des prix Nobel. J’en ai lu un peu. C’est pas si difficile à lire. J’ai presque tout compris.
Leur article sur le bio, il se termine en disant : « il serait plus rationnel de privilégier des formes d’agricultures durables, raisonnées ou intégrées qui, sans les condamner, réduisent l’utilisation des intrants chimiques sans diminution notable des rendements »

Bin, même si j’ai pas tout compris, je crois bin que c’est juste ce que je fais.

lundi 20 juillet 2009

Guérisseurs et cancer

En v’la t’y pas une autre que je me prends maintenant à avoir du vague à l’âme !

J’en viens à m’interroger sur ce que je fais. Que c’est tout juste si je n’irais pas jusqu'à renoncer à guérir personne. A jeter au feu les secrets de mes ancêtres et à refuser de me mêler de guérissage.

Oh ! Ca m’est pas venu tout seul. Chui pas un grand philosophe.


J’vais tout vous dire.


Hier, je vois arriver dans la cour une petite voiture qui avançait doucement, presque timidement, comme celui qui sait pas très bien s’il doit poursuivre ou s’enfuir.

En descends un jeune couple gentil comme tout. Avant que d’venir vers moi ils se sont pris par la main. Rien qu’a les voir se regarder, on savait que c’était pas de la graine de divorce (enfin pas de si tôt du moins).

Apres s’être assuré que j’étais bien celui qu’ils cherchaient, ils se sont présentés et m’ont raconté leur histoire.

Malgré son jeune age ( p’tet bin qu’elle avait dans les 35 ans), les médecins avaient diagnostiqué chez la jeune femme un cancer du sein bien avancé. Malheur !

Pour les médecins il fallait opérer d’urgence.

Seulement voila, la jeune femme avait peur de l’opération et surtout elle ne pouvait pas se faire à l’idée de perdre un sein.

Dame c’est qu’elle était mignonne et – de ce que j’ai compris de la conversation – elle se voyait comme défigurée.

Certaines de ses amies « qui s’y connaissaient en médecine traditionnelle » lui avaient conseillée d’essayer un guérisseur.

Elles lui avaient dit : « certains font des miracles ».

Y en a t’y qui sont bêtes ! Franchement y a des taloches qui se perdent !

Ils avaient consulté avant moi une dizaine de guérisseurs dans toute la région. Leurs réponses étaient contradictoires. Finalement on leur avait donné mon adresse en leur disant qu’on pouvait se fier à moi.

Je leur ai alors demandé ce que leurs avaient dit les autres*.

Trois d’entre eux avaient dit pouvoir « faire quelque chose », dont un qui prétendait le succès garanti et disait avoir des clients du même type. Il faut dire que, cui-là paraissait tellement fou que les jeunes tourtereaux l’avaient éliminé d’emblée.

Cinq autres avaient conseillé l’opération, mais proposé des soins « indispensables » avant et après. Ben voyons, y’a pas de petits profits. Sauf que leurs soins « avant » c’est du temps perdu.

Un seul avait insisté pour qu’ils se fient complètement aux médecins.

J’ai regardé la jeune femme et j’ai dit :

« Je vous parle comme je le ferais à ma fille ou ma petite fille.

AUCUN guérisseur ne peut rien contre le cancer. Ceux qui vous disent le contraire sont des saligauds et des charlatans.

Après l’opération, si vous souffrez, vous pouvez, si vous y croyez vraiment, voir un guérisseur. A vous de voir alors si cela vous fait du bien.

Vous pouvez même venir me voir si vous voulez, ça vous coûtera pas un sous. Vous me raconterez vos malheurs et je vous conterai mes histoires de vieux.

Quand à votre sein, quand vous serez guérie, les chirurgiens vous en ferons un tout beau tout neuf, comme ceux des pin-up de la télé ».

Ca l’a fait sourire.


Ils sont partis en m’assurant qu’ils allaient suivre mon conseil.

Je leur ai dit que je serai content de les revoir quand cette histoire serait terminée, que ça me ferait plaisir.


Pourvu qu’ils reviennent !


Alors vous comprenez p’tet bin mieux pourquoi que j’ai le bourdon.

Etre assimilé à des saligauds qui ne pensent qu’à faire du pognon sur le malheur des autres, quitte à les toucher jusque dans leur vie, ça me dégoûte.


* Les proportions indiquées sont inspirée d’une enquête faite par Laurent Puech et publiée dans le N° 12 de la revue EnquêtesZ

samedi 4 juillet 2009

Servan-Schreiber et l'eau de robinet

Figurez-vous que l'autre matin, j'entends dans le poste qu'il faut plus boire l'eau de robinet. Cela donnerais le cancer. C'est un médecin, un psychiatre, un nommé Servan-Schreiber, qui le disait.

Bientôt on pourra plus boire que de la gnole.

Pendant des années, j'ai bu l'eau du puits et ça m'a pas empêché de venir bin vieux.

Ensuite, on nous a dit que ça pouvait être pollué et on nous a mis l'eau de la ville. Sauf que fallait payer, alors que l'eau du puits, un petit coup de pompe et c'était gratuit.

Si on peut pas boire l'eau du robinet, que je me suis dit, va falloir acheter de l'eau en bouteille et moi, leur plastique, j'ai pas bin confiance.


Alors j'ai farfouillé sur Internet.


Figurez-vous qu'il en est pas à son coup d'essai le Servan-Schreiber. Il a vendu des tonnes de livres où c'est qu'il expliquait que pour pas avoir de cancer il fallait manger des zoméga 3 ou 4 (j'me souviens plus bien). Et justement il en a eu un de cancer, alors il aurait pu penser à appliquer sa méthode. C'est comme si je vous donnais des conseils pour élever les cochons alors que j'ai fais crever tous les miens.

J'en ai déduit que c'était encore un de ces gars qui, sans en avoir l'air, essaient de nous siphonner la tirelire.


J'avais pas tors.


Ce matin j'ai vu un communiqué qui est écrit pas 3 académies.

V'la ce qu'ils disent:

« L'Académie nationale de médecine, l'Académie nationale de pharmacie et l'Académie de l'eau considèrent que les recommandations faites aux personnes fragilisées par un cancer de ne pas consommer d'eau du robinet est un déni de la science, un mépris de la médecine et une atteinte au respect des patients ».


Et pan dans les dents!


Et même qu'on peut lire aussi que: « La Direction générale de la santé (DGS) avait alors tenu à rappeler que l'eau du robinet subissait des contrôles "exigeants et réguliers", tandis que des environnementalistes appelaient à se méfier des bouteilles en plastique. »

Comme quoi - berrichon pas si con - j'avais raison de me méfier


Du coup, je suis allé me servir un petit pastis... à l'eau de robinet.


A la bonne vôtre.

dimanche 21 juin 2009

Reïki, c'est quoi?

Samedi dernier, je suis allé faire quelques courses à Argenton.
Argenton-sur - creuse, qu’est sur la Creuse mais qu’est quand même dans l’Indre. Une bin jolie petite ville - la Venise du Berry qu’y disent. Autrefois tous les parisiens qui partaient en vacance connaissaient bin : c’était là qu’y avait l’embouteillage. Depuis ils ont fait une déviation et puis l’autoroute et on y est bin plus tranquille.
Et pis c’est là que Michel Sapin il est maire. Lui vous le connaissez forcement il a été ministe. Un gars de gauche dont la famille est d’ici. Enfin il est quand même de la « haute », puisque sa famille a un château.
Et puis après, on peu bin avoir un château et être de gauche.

Bon, là, je m’égare un peu, c’est pas de ça que je voulais vous causer.
Donc je vais faire mes courses et je passe comme d’habitude acheter la Nouvelle république à la maison de la presse rue Gambetta. C’était la Simone qu’était à la caisse. Je la connais bien, c’est la fille à défunt François de la Bergerie. Je l’ai connue toute petite.
Elle me dit : « Alors msier Bonneau vous étés venu faire un tour en ville. »
« Comme tu vois ma belle » que je réponds.
« Ce pouvoir ça marche toujours, toujours à guérir les gens ».
« J’essaie, Simone, J’essaie ».
Elle aime bien me chahuter sur mes pouvoirs de guérisseur. Il faut dire qu’elle y croit guerre. Quand elle était petite son père me l’avait amené avec une bonne fièvre et un gros mal de ventre. J’ai bien essayé de la guérir mais ça a pas marché. Le lendemain comme la douleur empirait et qu’elle avait 40 de fièvre, j’ai moi-même conseillé à son père d’aller voir le médecin. J’ai bien fait d’ailleurs : elle avait une bonne crise d’apindicite. On a dû l’opérer et le chirurgien a dit que quelques jours plus tard elle risquait une peritoinite.
Comme quoi faut connaître ses limites. Elle m’en veut d’ailleurs pas.

Je me dirigeais vers la sortie quand j’ai été abordé par une chic dame dont j’avais remarqué le manège. Elle faisait semblant de feuilleter des journaux, mais elle écoutait surtout ce qu’on disait.
« Excusez-moi, mais ne seriez-vous pas M. Jean Bonneau le guérisseur ? »
« Pet-être bin, pourquoi ça ? ».
« Eh bien voilà, nous sommes un peu collègue et j’ai pensé que nous pourrions faire connaissance. Peut être pourrions nous nous envoyer réciproquement des malades. Constituer une sorte de réseau amical et professionnel ! »
« Ah ! Bon… »
« Je vous explique, je suis maître reïki. J’ai eu un cabinet à Paris pendant plusieurs années. Cela marchait très bien, J’avais une nombreuse clientèle très « haut de gamme », des artistes, des politiciens, même des médecins… ».
« Ah ! Bon… »
« J’ai décidé de quitter Paris, parce que, vous savez, la vie y est une véritable folie, du bruit, de la pollution, de l’énervement … »
« Ah ! Bon… »
« Eh puis, tout est tellement cher. Rien que le loyer de mon cabinet me revenait à 1000€ par mois. Une ruine
« Ah ! Bon… »
« Le problème est que ici je ne suis pas encore connue et que les gens connaissent mal les médecines non-conventionnelles. Sortie de l’homéopathie et de l’acupuncture – qui ne sont que du charlatanisme – ils ne connaissent rien. »
« Ah ! Bon… »
« Vous connaissez le Reïki ?
« …….. »
« Le mot Reiki est composé de deux mots Rei et Ki. Rei est l’Energie Universelle de Vie dans sa dimension macrocosme, celle qui nous entoure partout, nous constitue ainsi que toute chose : le Grand Tout… les atomes… Et Ki est cette même Energie Universelle de Vie mais dans sa dimension microcosme, cette Energie Vitale en chacun de nous qui vivons -la Vie en soi- et qui englobe tous les aspects à quoi s'identifie l'Etre Humain : physique, émotionnel, mental, Esprit…»
« Ah ! Bon… »
« Le Reiki est une thérapie holistique naturelle qui par l'imposition des mains sur soi ou d’autres et grâce aux initiations vécues auparavant, va permettre de canaliser l’Energie Universelle de Vie et de s’emplir davantage que ce que l’on reçoit "automatiquement" du fait d’être vivant, ce qui va entraîner un mouvement énergétique intérieur permettant d’harmoniser le Ki en soi-même et aussi dans sa relation au Rei puisque tout est lié et en interdépendance ».
« Ah ! Bon… »
« Pratiquer le Système de Guérison Naturelle Reiki, donne l'occasion prendre conscience de son unicité et aussi de son unité avec le Tout qui est Un. »
« Ah ! Ah !.........»

Pour vous dire franchement j’en avais plus que ma claque de l’entendre débiter ses âneries.
Elle a dû le comprendre car elle a dit :
« Bon, je vais mettre cartes sur tables : je veux savoir si vous étés d’accord pour l’échange de clients et je voudrais aussi savoir combien vous prenez pas séance. Je sais que cela ne se demande pas, mais je peux vous dire qu’à Paris je prenais 70€. Je souhaiterai m’adapter – dans un premiers temps – à la clientèle de province. Alors dites-moi franchement quel est votre tarif ? »

J’ai regardé un peu la pointe de mes chaussures et puis je l’ai fixé droit dans les yeux et j’ai répondu :
« Je ne vous dirais pas quel est mon tarif, parce que je n’ai pas de tarif. Les gens qui viennent chez moi donnent ce qu’ils veulent … et surtout ce qu’ils peuvent. Il m’est même arrivé de dire a quelqu’un que je ne voulais pas de son argent, car il est bien plus malheureux que moi.
Vous avez dit que nous étions collègues. C’est faux. Je suis un paysan. Vous savez peut être pas mais c’est ces gens qui cultivent la terre »
« Oui … »
« Ces gens que vous voyez travailler dans les champs pour faire pousser les légumes. »
« Oui … »
« Ces gens qui récoltent le blé qui vous nourrira et élèvent des vaches que vous mangerez »
« Oui … »
« Ces gens qui – parfois – travaillent 15 heures par jour. »
« Oui … »
« J’ai 30 hectares pour vivre et quand j’ai tout payé il ne me reste pas grand-chose. Alors c’est vrai que j’ai la chance que mes ancêtres m’aient légués des secrets de guérison et que je ne refuse pas les petits cadeaux qu’on me fait pour l’aide – bien modeste – que je peux apporter »
« …… »
« Alors ne comptez pas sur moi pour exploiter le pauvre monde. J’ai rin compris a vot discours mais je suis encore assez malin pour savoir que c’est un discours de charlatan. Moi j’aide les gens quand je le peux – même si j’y trouve mon compte – vous vous cherchez à les traire comme des vaches à lait ».

J’ai mis deux doigts à mon chapeau, j’ai placé ma Nouvelle République sous mon bras et j’ai tourné les talons.
Elle en est restée comme deux ronds de flan !

vendredi 12 juin 2009

Inversion de la charge de la preuve

Dimanche dernier ma fille et mon gendre (le Jean-Pierre, le zététicien) sont venu passer la journée à la maison.
Je voyais bien qu’il allait pas le Jean–Pierre. Il était silencieux – c’est rare ! Il m’a dit : « si on allait rentrer le foin ! ». Dame pour çà il est pas feignant.
Je voyais bien qu’il avait besoin de s’occuper. En travaillant je l’ai interrogé finement (je peux !). Je lui ai demandé des nouvelles du lycée, j’ai cherché à savoir si il s’était disputé avec ma fille (ça arrive !). Rien ! Alors j’ai mis les pieds dans le plat « Pourtant t’as pas l’air bien joyeux ce matin ! ».
Il a répondu : « Il y a une affaire qui me turlupine. En Angleterre, Simon Singh un journaliste scientifique très réputé auteur de plusieurs livres sur les pseudo-médecines vient d’être attaqué par une association de chiropracteur. Les chiropracteurs c’est des espèces de rebouteux mais qui prétendent tout soigner de la même façon. Dans son article le journaliste avait écrit que cette médecine non conventionnelle prétendait, par les manipulations de vertèbres, pouvoir "aider à guérir des enfants victimes de coliques, atteints de troubles du sommeil ou de la nutrition, d’infections aux oreilles à répétition, d’asthme ou de pleurs prolongés"*».
« C’est ridicule » que j’ai coupé. « Moi je remet les épaules déboîtées ou les entorses mais pour le reste j’essaie plutôt le guerissage et si ça va pas j’envoie au médecin ».
« C’est même pas ça le problème. Ce qui est grave c’est que cette association demande que Simon Singh apporte au tribunal la preuve de l’inexistence des bienfaits qu’ils évoquent. C’est comme si, quand je mets en doute l’existence de ton don tu me faisais passer en justice en me demandant de prouver que tu n’as pas de don ».
« Tu serais souvent en prison, mais je voie pas comment tu pourrais faire! »
Ca l’a pas fait rire.
« Personne ne sait faire ça parce que c’est impossible. La science ne peut pas faire la preuve de l’inexistence d’un phénomène. D’ailleurs c’est un principe fondamental en zététique : "la charge de la preuve appartient à celui qui affirme". »
« Ca m’aurait bin étonné que t’ais pas une citation de zététicien » que j’ai dit pour l’embêter.
« En tout cas c’est grave, car s’il est condamné on ne pourra plus rien critiquer. Fini la liberté d’expression».

« Allez, t’énerve pas Jean-pierre, ça se passe en Angleterre et puis il est pas encore condamné »**.
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* Pour en savoir plus sur cette affaire voir ici
** Si vous voulez qu’il ne le soit pas, signez la pétition ici

lundi 8 juin 2009

Vaccination

Elle est arrivée comme une bombe.
Aux cris des poules de la mère Cheval, j’ai compris qu’elles l’avaient échappée belle.
Elle s’est arrêtée dans la cour en faisant sauter les graviers. Son espèce de voiture avait des dents de tigre et des pneus quasiment si gros que ceux de mon tracteur.
Je suis sorti sur le devant de ma porte.
Elle est descendue de voiture en tirant derrière elle un gniard d’une dizaine d’année. Rien qu’à sa tenue on savait déjà qu’elle était pas rémiste. Ses cheveux étaient blonds filasse et coupés au raz.
Elle est venue vers moi d’un air décidé : « Je cherche monsieur Bonneau ».
« C’est moi » que j’ai répondu.
« Vous êtes bien praticien traditionnel de médecine énergétique ? ».
J’ai failli en tomber sur le cul !
« Je suis paysan, avant tout et rebouteux - guérisseur à mes moments perdus ».
« C’est pareil a-t-elle coupé d’un ton sec ».
J’ai senti qu’on allait pas s’entendre.
« Je suis pour le retour aux valeurs naturelles et à la médecine traditionnelle. Je refuse de me laisser exploiter par les médecins et les grands laboratoires pharmaceutiques qui les gouvernent et qui nous empoisonnent avec leurs médicaments. ».
« Et alors ? » que j’ai dit en passant ma main sur ma joue pour constater que je ne m’étais pas rasé ce matin. Ca devait pas bien la gêner, au contraire, ça fait plus « naturel ».
« Voila, nous allons partir, en famille, passer des vacances au Sri Lanka. Les amis avec lesquels nous partons n’arrêtent pas de m’assommer avec leurs vaccinations. Ils disent que ce n’est pas prudent de partir avec un enfant de cet age non vacciné. En plus ils veulent que nous prenions un médicament contre le paludisme. Pouvez-vous faire quelque chose dans ce cas. Je ne sais pas moi, renforcer nos défenses naturelles, nous donner de l’énergie positive ou quelque chose dans ce genre ».
J’ai réfléchi quelques instants en continuant de me gratter le poil.
« De toute façon il a déjà les vaccinations obligatoires ! »
Après un instant d’hésitation elle a répondu : « Non, un médecin homéopathe, qui est opposé aux vaccinations, nous a fait un faux certificat ».
Alors là, elle tombait bien. Justement qu’on avait discuté de ce sujet, il y a moins d’un mois, avec le Jean-Pierre (c’est mon gendre le zététicien). Sur ce sujet on était quasiment d’accord.
J’ai réfléchi deux minutes, je lui ai souris et j’ai dit : « Ma petite dame, vous vous êtes trompée de porte. Ne comptez pas sur moi, ni d’ailleurs sur personne de raisonnable, pour ce genre de choses. Je vais vous dire, j’ai 72 ans ; ça veut dire que j’ai connu le temps ou il y avait encore de la variole. On était obligé de se vacciner et, bon dieu, je vous jure que c’était pas une partie de plaisir. Vous voyez cette cicatrice sur mon bras, c’est la vaccination pour la variole. J’ai eu de la fièvre pendant 2 jours et une cloque énorme sur le bras pendant plus d’une semaine. Grâce à ça, la variole a disparue de la terre entière et vous n’êtes plus forcée de vacciner votre gamin. J’avais un copain à l’école primaire. Il s’appelait Robert. Il a attrapé la poliomyélite. Il est mort à 55 ans après avoir passé 40 ans dans un poumon d’acier. Sans compter tout ceux que je connais et qui marchent encore en boitant ou sont dans un fauteuil roulant. Alors si c’est ça que vous souhaitez pour votre fils, je vous félicite ».
« Je sais tout cela et je ne suis pas contre les vaccinations mais je pense qu’on doit laisser la liberté de ne pas se vacciner à ceux qui ne veulent pas ».
Alors là j’ai vu rouge.
« Ça c’est la pire des saloperies : que les autres se vaccinent pour faire disparaitre les maladies et que vous puissiez en profiter sans risque. C’est de l’égoïsme pur et simple. Allez, partez d’ici, et si un jour votre gosse meurt – au Sri Lanka ou ailleurs – faute d’avoir été vacciné, vous aurez le plaisir de ne pas avoir participé a l’enrichissement de fabricants de vaccins. Vous enrichirez juste les pompes funèbres et les fabricants de cercueil. »
Elle a pincé son bec, est remontée dans son 4X4 et est repartie en trombe en manquant d’écraser ce pauvre Pateau qui était venu aux nouvelles en entendant nos éclats de voix.

Je dois dire que j’étais pas mécontent de moi.

dimanche 31 mai 2009

Leveur de feu

Le Jean-Pierre, c’est mon gendre.

C’est un gentil gars, mais au début qu’on s’est connu, on s’est un peu accroché.

Dame c’est un scientifique.

Il est professeur de aicevété (autrefois on appelait ça les sciences naturelles) au Lycée Jean Giraudoux à Châteauroux. En plus il fait partie d’une organisation qui s’appelle la Zététique. C’est que des gars qui croient en rien. Il leur faut toujours des preuves.

Remarquez, maintenant qu’on a beaucoup parlé je pense qu’il a raison. C’est incroyable le nombre de sottises qu’ils disent à la télévision et dans les journaux.

Il a compris que j’étais guérisseur le jour ou il s’est brûlé en grillant des côtelettes de cochon dans la cheminée.

C’était au début que ma fille nous l’avait présenté. Elle avait dû oublier de lui dire que j’avais le don.

Dame pour un intellectuel de gauche qui croit à rien, avoir un beau père paysan ça pose pas problème, mais si, en plus, il est guérisseur, c’est pas gagné…

La Marie (c’est ma femme) à crié : « Jean, vient vite, Jean-Pierre s’est brûlé, faut le panser ».

Il est arrivé en serrant les dents, secouant sa main brûlée et dansant comme un indien sur le sentier de la guerre. Il a tendu sa main et il m’a regardé faire avec attention sans la moindre réticence.

Quelques minutes après, comme il grimaçait toujours, je lui ai dit « ça va pas déjà mieux ». Il a réfléchi – il hésitait sûrement à vexer le beau père – puis il à répondu en hochant la tête avec un air désolé : « non ».

Ensuite il est allé passer sa main sous le robinet d’eau froide. Au bout d’un quart d’heure, il a arrêté le robinet et il a dit « Ouf, ça va ».

Content de moi je lui ai dit : « Vous voyez, que ça marche ». Il a sourit et m’a dit : « je ne peux pas dire que vous n’avez pas un don de guérisseur, mais pour cette fois, même si vous n’aviez rien fait, cela n’aurait rien changé ».

Vexé j’ai haussé les épaules : « Vous êtes tous pareil les gens de la ville, vous croyiez à rien ».

Et il a expliqué : « Les cellules qui provoquent la douleur sont superficielles. Il y a donc 3 types de brûlures. Les brûlures du 1er degré – coup de soleil ou jet de vapeur passager – où les cellules ne sont pas détruite. La brûlure est vive, supportable, mais elle dure parfois plusieurs jours. Dans les brûlures du second degré, l’épiderme est atteint la douleur est insupportable jusqu'à ce que se forme une cloque, puis elle s’atténue rapidement en 10 à 20 minutes ».

Et il a tendu la main sur laquelle une magnifique cloque marquait la zone où la peau avait touché le métal brûlant en ajoutant : « d’ici quelques semaines il n’y paraîtra plus rien. Vous comprenez pourquoi lorsque les gens arrivent chez vous la douleur à déjà tendance à disparaître. Quand aux brûlés du 3ème degré, ils ne viennent pas vous voir. On les conduit en urgence à l’hôpital ».

Il faut bien admettre que ses explications correspondaient assez bien à certaines remarques que j’avais fait moi-même, par exemple lorsque les gens arrivent déjà soulagés et me disent que rien que le fait de venir me voir les a guéris. J’y crois pas moi-même !

J’ai quand même ronchonné qu’il ne pouvait pas prouver que son explication était la bonne.

« Non a-t-il dit, mais pour nous scientifiques, si une explication logique justifie un phénomène, nous ne voyons pas pourquoi il faudrait en chercher une autre mystérieuse et inexplicable ».

Là j’ai rien trouvé à rétorquer.

Et j’ai dit : « Bon si on allait les manger ces grillades ».

mercredi 27 mai 2009

Exercice illégal du guérissage

Figurerez-vous que ce matin, je vois arriver la Solange de la métairie haute.
Je la connais bien, c’est une de mes habituées, elle est toujours plaintive !
Ça faisait longtemps que je l’avais pas vue.
J’y dis « bonjour Solange, comment que ça va ? ».
« Justement père Bonneau, ça va pas » qu’elle répond. « Depuis 3 mois j’ai toujours mal au ventre. ».
« Ben, pourquoi que tu n’est pas venue me voir plus tôt. D’habitude tu viens tout de suite» que j’y dis.
« Justement père Bonneau cette fois j’ai été voir une nouvelle guérisseuse à Aigurande. On m’avait dit qu’elle était bonne, mais ça me fait rien ».
« Ah ! Ben ! Merci, t’as plus confiance en moi. Je t’ai pas guérie les autre fois ?» que je réponds.
« Si, justement, c’est pour ça que je reviens ».
« Ben, alors pourquoi que t’es pas venue tout de suite ? »
Elle prend un air gêné et elle dit : « Je sais bien que vous demandez rien père Bonneau, mais l’habitude c’est de vous laisser une petite pièce en remerciement, alors que cette guérisseuse là, elle est remboursée par la Sécurité Sociale».
J’ouvre des yeux comme des soucoupes ! « Les guérisseurs ont rien à voir avec la Sécurité Sociale ma pauve Solange. Tu n’aurais pas bu un coup de gnole de bon matin
Elle rentre dans une rogne pas possible. Que c’est vrai ce qu’elle dit, que d’ailleurs on n’a même pas à payer elle se fait payer directement par son ordinateur, quelle lui a dit que c’était une "collopartie fonctionnaire" (drôle de nom) et qu’elle l’a soignée – presque comme moi – en passant sa main au dessus de son ventre.
Sauf qu’après 8 séances elle va toujours aussi mal.

Bon, j’insiste pas, je lui dis « couche toi là ma belle », je sors ma prière à saint Boyau et la lit tout bas en passant ma main sur son ventre et en faisant les signes de croix habituels.
Je la rassure : « ça va aller mieux, si dans 3 jours c’est pas fini reviens me voir».
Avant de la laisser partir, je lui demande le nom et l’adresse de sa guérisseuse. Faut bien se renseigner sur la concurrence.
Elle sort en laissant 10€ sur la table de la télévision. A voir ce qu’elle a comme vaches dans son étable, ça lui aurait pas cassé une jambe d’être plus généreuse. Bof, elle reviendra bien 2 ou 3 fois avant que ce soit guéri.
Cette histoire de Sécurité Sociale me tourne dans la tête. Et si elle m’avait raconté des blagues la Solange !
Pas bête, je vais à l’ordinateur et je fais comme j’ai vu faire Lea ( c'est ma petite fille) quand elle cherche un numéro de téléphone.
Effectivement il y a bien une Cecile Anemane dans la rue de la République, mais – surprise - elle est médecin. C’est marqué : « Docteur en médecine, homéopathie, acupuncture, médecine énergétique».
Je suis dans une colère noire.
Quelle honte. Faire autant d’études, savoir traiter - avec des vrais médicaments en boite - les gens que nous autre guérisseurs n’arrivons pas à soigner, venir nous ôter le pain de la bouche et se faire payer par la Sécurité Sociale – que la télé dit qu’elle est en ruine. C’est lamentable. C’est de l’exercice illégal du guérissage. Ça devrait être puni par la police !

Ce qui fait plaisir, c’est que ça marche pas.
Comme le disait le grand poète berrichon Jean-Louis Boncoeur* : (je traduit – à peu près - en français d’instituteur)

Ca a l’air de rien, essayez voire
Je vous parie bien que ça ne marchera pas
Faut avoir le don
Faut avoir ce que personne il a, même pas vous
Ca s’explique pas ça, faut y croire.

Il y aura toujours des médecins et il y aura toujours des guérisseurs, mais attention, chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

Allez, à la bonne vôtre !

* Le poème auquel il est fait allusion est disponible ( en version originale) ici

Pas de patois sur le web

Ben en vla une aute !
Y parait que personne a rin compris à mon premier message, paceque j’écris en patois comme je cause.
Léa m’a dit : « personne ne te lira, il faut écrire en français correct ».
Bon alors j’mescuse. La prochaine fois j’écrirai en français d’instituteur. Enfin, autant que possible. Le certificat d’étude, c’est loin.
Alors, soyez pas trop exigeant sur l’ortographe et si certaines expressions de chez nous passent à travers, dites-vous que c’est pour pimenter la sauce ou comme des grains de poivre dans un pâté de pommes de terre.
Allez, à la bonne vôtre !
 
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